France, National, Artificialisation.

France, National, Artificialisation.

 Depuis 2006, la France a perdu l’équivalent du département de Seine-et-Marne en surfaces agricoles et en espaces naturels. La moitié de ces surfaces ont été transformées en routes ou en parkings, un quart a été utilisé pour la construction, l’autre quart pour créer des décharges ou des carrières mais aussi des espaces verts qui sont eux aussi comptabilisés au nombre des terrains artificialisés. On peut en effet considérer comme artificialisée « Toute surface retirée de son état naturel, forestier ou agricole, qu’elle soit bâtie ou non, revêtue ou non ». En 2015, d’après l’Observatoire national de la biodiversité (ONB) qui publie ce rapport, pas moins de 56.021 hectares de surfaces agricoles et d’espaces naturels, soit 0,1 % de la surface du territoire métropolitain, ont ainsi disparu. En Belgique, d’après une très récente étude de Fian (FoodFirst Information and Action Network) ce sont 15.730 hectares qui disparaissent de la même façon, soit l’équivalent de 2420 terrains de football. Comme le note Astrid Bouchedor, cheville ouvrière de cette étude belge, il reste cependant compliqué d’obtenir des données objectives permettant une approche plus fine du phénomène. Chez nous, même la définition de ce que sont des « terres agricoles » continue en effet à faire débat. Il reste pour la Wallonie seulement, la totalité des terres artificialisées était estimée en 2017 à 2602 km², soit environ 15% du territoire. Une artificialisation due en grande partie à la pression urbaine foncière. Cette pression est aussi perceptible en France (et singulièrement en Ile de France par ailleurs) puisque le rapport de l’Observatoire national de la biodiversité précise que 35% des surfaces artificialisées sont le fait du développement de l’habitat individuel et que 13% résulte de l’aménagement de nouveaux quartiers et de centres commerciaux. Une note optimiste ? Il semble que la pression sur les terres agricoles, en France, aurait tendance à se réduire depuis la « crise financière» de 2008 : « Elle est passée de + 1,9 % entre 2006 et 2009 à + 1,1 % entre 2009 et 2015 » note ainsi l’ONB.

Avec Joël Cossardeaux des Echos pour l’article qui a attiré notre attention: https://www.lesechos.fr/politique-societe/societe/0301575587352-surfaces-agricoles-et-espaces-naturels-continuent-de-disparaitre-en-france-2170072.php. Pour consulter le rapport de l’ONB, on ira ici : http://indicateurs-biodiversite.naturefrance.fr/fr/questions/3-comment-evoluent-les-pressions-majeures-que-notre-societe-fait-peser-sur-la-biodiversite. Et pour lire l’excellent travail de FIAN Belgique, on va là : http://www.fian.be/Pressions-sur-nos-terres-agricoles