Parc du Couvent: projet pharaonique ou espace pédagogique?
Parc du couvent : projet pharaonique ou espace pédagogique ?
Il y a une dizaine d’années, les sœurs du couvent à Ans laissaient leur dernier bâtiment au pouvoir organisateur du collège Saint-François d’Assise afin d’y accueillir une école. Dans la foulée, elles laissaient pour 1 € le parc attenant à leurs bâtiments au CHC du Mont Legia. Elles espéraient y voir se développer un projet harmonieux.
En 2015, le CHC rentre une première demande de permis pour un projet pharaonique sur ces 2 hectares de parc : une maison de repos comprenant plus de 100 lits. Après quelques remaniements, le CHC obtiendra finalement son permis en 2017 : des bâtiments énormes, et toute la nature du parc du couvent exterminée. Quelques riverains avaient bien marqué leur désaccord mais les consciences écologiques n’étaient pas éveillées comme elles le sont aujourd’hui.
Puis les choses vont traîner. Le permis sera prolongé encore et encore sans que les choses ne bougent. Professeurs du collège, riverains, défenseurs de la nature, tout le monde pensait donc que le CHC avait laissé tomber ce projet grandiose encaqué dans un si petit espace.
Malheureusement, nous venons d’apprendre qu’il n’en est rien. L’architecte qui doit s’occuper du dossier a repris contact avec la direction de l’école et avec certains riverains. Péremptoire, elle assure que le projet aura lieu qu’on le veuille ou non ! Elle va rentrer sa nouvelle demande de permis, identique à la précédente. Toute la végétation, se déployant sur plusieurs strates et abritant une faune locale et diverse va donc disparaître si ce permis est accordé. Bien entendu, on va laisser vivre quelques arbres, afin de donner un peu d’ombre aux résidents et de se donner bonne conscience. Mais, en vérité, fini le maillage écologique, fini le petit poumon vert, le petit coin de nature caché du grand public.
Sans compter les problèmes de mobilité : l’accès au site se fait par une toute petite rue où il est difficile de se croiser et qui est embouteillée à chaque entrée et sortie d’école. Ajoutez à cette circulation tout un personnel soignant et logistique et les proches des pensionnaires et vous aurez des embouteillages H24. Mais ce n’est pas tout : tout le quartier devra être littéralement éventré afin de poser de nouvelles voies d’égouttage. Ce qui vient considérablement aggraver le coût écologique du projet.
Les professeurs de l’école ont pourtant une grande idée de ce que pourrait devenir ce terrain. En retravaillant un peu les allées, il pourrait être un lieu de paix et d’apprentissage pour les écoles primaires qui viendraient le visiter. On pourrait implémenter des ruches et une petite mare naturelle pour en faire un lieu pédagogique de contact avec la nature.
Alors les professeurs et les riverains ont décidé de quand même essayer, de quand même faire du porte-à-porte pour faire signer une pétition, de quand même s’opposer à ce projet. Pour cette famille de renards qui vit là-bas, pour tous ces oiseaux et ces insectes pour qui ce projet signe une mort certaine, mais aussi pour les enfants, il est important de sauvegarder cet espace vert. Après tout, le CHC est propriétaire de plusieurs terrains déjà bâtis et convertibles. Pourquoi venir couper des arbres ? Pour le coup d’œil depuis les chambres ? Le standing ? Allons bon, en 2024…
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