Charleroi – Code Rouge a bloqué Industeel
Code Rouge a délaissé, pour son sixième weekend d’action, les thèmes les plus liés à l’environnement en Belgique (et dans le monde) comme les énergies fossiles, le secteur aérien ou l’agro-industriel, pour mener une action de dénonciation du soutien qu’apportent des grands groupes industriels et logistiques à la guerre menée par Israël contre la population de Gaza.
Des voix ont fait remarquer que, de cette manière, Code Rouge s’éloignait de ce qui était au centre de ses préoccupations jusqu’ici, à savoir la défense de l’environnement, du climat et de « territoires vivants ». On peut quand même répondre à cela qu’en dehors de toutes les autres raisons, humanitaires et politiques, d’être horrifiés par le génocide mené contre la population palestinienne gazaouie, ce qui s’y passe en termes de « destruction de territoires vivants » est une des pires démarches jamais menées, sans doute depuis les déversements massifs de défoliants et d' »agent orange » sur le Vietnam par l’armée américaine de 68 à 75. Le territoire de Gaza est consciemment, consciencieusement et méthodiquement occupé et détruit immeuble après immeuble, les populations chassées, affamées et bombardées. Le but final étant de faire partir l’essentiel des 2 millions d’habitants et, après avoir fait table rase, de reconstruire une Riviera israélo-américaine.
L’action cette fois-ci visait donc une parmi la quinzaine des cibles évoquées, entreprises ou lieux de « l’Empire logistique » situées en Belgique et contribuant au ravitaillement de l’armée israélienne et à son effort de guerre.
Le choix final s’est porté sur Industeel Belgium, appartenant au groupe ArcelorMittal, à Charleroi. 400 activistes ont bloqué le site samedi 11 octobre pour mettre en lumière le soutien matériel que cette entreprise multinationale a apporté au génocide : plus tôt cette année, 50 tonnes d’acier ont été expédiés de ce site au Ministère israélien de la Défense, via le port d’Anvers. Bien que cet acier soit à double usage, il n’est pas classé comme tel. Il n’est donc pas soumis au contrôle des exportations. En bloquant ce site, Code Rouge a voulu perturber cette chaîne d’approvisionnement mortelle et rendre visibles les flux cachés de matériaux dits « à double usage ».
Code Rouge a aussi expliqué que « l’action a été rendue possible grâce à l’excellente collaboration avec les syndicats et les travailleurs sur place, qui ont apporté un soutien sans faille à notre cause et à notre action. Lors de leur dernière réunion avec la direction d’ArcelorMittal, les syndicats ont dénoncé les livraisons vers Israël. »
Cette action a soulevé un nouveau déluge de critiques contre les actions « terroristes » menées par les activistes environnementaux, le MR se portant une nouvelle fois en pointe pour exiger la dissolution de mouvements comme Code Rouge et Extinction Rebellion, mis quasiment sur le même pied qu’Al-Qaïda et l’Etat islamique. Nous reviendrons plus en détail sur cette offensive (et ses véritables motifs) dans notre prochaine newsletter.

