France, Fanjeaux, La Piège, Revendication territoriale

France, Fanjeaux, La Piège, Revendication territoriale

Au mois de février dernier, La Piège apprenait, comme d’autres régions voisines du département de l’Aude, son retrait de la carte des régions défavorisées établie par le ministère de l’Agriculture français. Cette carte est importante : c’est elle qui permet d’activer un certain nombre d’aides européennes, mais aussi d’ouvrir le droit à des subventions nationales et régionales. Parmi ces aides figure notamment l’indemnité dite de « compensation des handicaps naturels » (ICHN) dont le manque à gagner représenterait entre 5000 et 16000 euros par an et par exploitation. La Piège, comme l’explique Aline Dhavré, récente habitante des lieux, est « une région de collines divagantes du Piémont pyrénéen. Certes, une région peu favorable aux grosses exploitations mais propice à la petite agriculture et à la vente en circuits courts, mais aussi à l’approvisionnement des fabricants de Roquefort ou des agriculteurs recherchant des semences bio ». Une région de fortes pentes, de terres argileuses, de cailloux et d’affleurements. La carte publiée par le ministère sort pourtant 26 communes de ces régions aidées, mettant ainsi en péril une quarantaine de fermes. Dès le 7 février, les agriculteurs locaux, pour la plupart en bio, commencent des actions de blocage des routes et autoroutes. Toutes les communes mettent en vente leurs villages sur les plateformes de vente en ligne et les citoyens affichent leurs maisons en vente. Les villages mêmes sont symboliquement enterrés au cours des cérémonies portées par les mairies et les agriculteurs. La situation est d’autant moins compréhensible que d’autres régions proches, comme le Lauragais, bien plus fertiles, sont portées, elles sur la cartes des zones à aider. On ajoutera que le ministère ne répond à aucune question pour ce qui concerne les critères utilisés et les choix opérés. Ce 21 avril, une « grande transhumance » s’est élancée de Fanjeaux, commune centrale du canton de La Piège, pour rejoindre la cité médiévale de Carcassonne. Une distance de 35 km sur les routes de l’Aude, moutons en tête, et une mobilisation exemplaire en ce qu’elle implique l’ensemble du corps social et politique de la région. La prochaine étape de cette « transhumance » risque bien d’être Bruxelles et la Commission européenne auprès de laquelle le comité « Pour que vive La Piège » entend défendre son avenir.

La page facebook du comité de La Piège est accessible ici : https://www.facebook.com/pourquevivelapiege et cette émission de radio filmée donne un point très complet de la situation par les acteurs locaux https://www.facebook.com/rcfaude/videos/1588284791270058/