Le droit de réponse d’OLT suite aux propos du Bourgmestre Eerdekens

Le droit de réponse d’OLT suite aux propos du Bourgmestre Eerdekens

Puisqu’il faut un début à tout…

Depuis 2018, Occupons Le Terrain soutient activement ses collectifs et associations membres dans leurs luttes locales. Dans ce cadre, notre réseau a déjà vécu beaucoup de situations surprenantes, pour ne pas dire embarrassantes. L’attaque ad hominem n’en faisait cependant pas encore partie.

Lors d’une interview dans le quotidien Vers L’Avenir de ce 03 juillet 2024, le Bourgmestre d’Andenne, Monsieur Claude Eerdekens, a allègrement franchi ce (mauvais) pas. Plusieurs élus locaux, collectifs et associations diverses, dont OLT, en ont fait les frais. En parlant de TPMC (Touche Pas à Ma Campagne), Mr Eerdekens y disait notamment : « Cette association est en lien avec des partisans écologistes rêvant de la décroissance économique comme Extension rébellion, Occupons le terrain et Ramur, qui sont bien connus de la Sûreté de l’Etat pour être des écologistes très actifs et parfois dangereux comme en France ».

Nous ne pouvions bien évidemment pas laisser passer de tels propos, visant uniquement à décrédibiliser TPMC et Occupons Le Terrain dans leur lutte contre le projet du Bourgmestre pour la Plaine d’Anton. Nous avons donc réclamé, pour la première fois de notre existence, un droit de réponse comme nous y autorise la loi du 23 juin 1961.

Contre vents et marées, et dans le respect de la charte qui nous engage, OLT soutiendra toujours ses collectifs et associations membres dans leurs luttes locales 💪💪💪

Article de Vers L’Avenir (complet pour les abonné·e·s) à découvrir ici

Le texte entier de notre droit de réponse:

« Qui veut tuer son chien l’accuse de la rage »

Elu et réélu bourgmestre à plusieurs reprises, Claude Eerdekens est incontestablement UN des représentants de « l’intérêt général de 28.300 Andennais ». Mais, contrairement à ce qu’il semble penser, il n’en est pas pour autant LE seul. C’est particulièrement le cas dans le dossier de la politique d’aménagement du site de la Plaine d’Anton (connue de tous les Andennais sous le nom de « Ma campagne »).

Au printemps, quand des centaines d’affichettes fleurissaient aux fenêtres d‘habitants de la commune, Monsieur Eerdekens ramenait le mouvement à « quelques riverains égoïstes ». Aujourd’hui, alors que plus de 2.200 personnes ont signé la pétition contre le projet d’urbanisation et dont le but est de réaliser une interpellation devant le parlement wallon, le bourgmestre condescend à augmenter son chiffrage à « une vingtaine de personnes agissant de manière pathétique ».

Mais évidemment, une vingtaine d’égoïstes ne pourraient avoir trompé 2.200 honnêtes personnes sans intervention extérieure. Il faut donc qu’elles soient au service (manipulées ou manipulatrices, on ne sait trop) d’autres forces : Ecolo (qui, au passage, manipulerait Les Engagés locaux) et surtout des « partisans écologistes (…) comme Occupons le Terrain et Ramur, qui sont bien connus de la Sûreté de l’Etat pour être très actifs et parfois dangereux comme en France ».

Sortons du délire et revenons un peu sur terre.

Occupons le Terrain (OLT) est un réseau qui fédère une soixantaine d’associations et de collectifs citoyens en Wallonie et à Bruxelles luttant contre des projets (immobiliers ou autres) qu’ils jugent au minimum inadaptés à l’endroit visé, voire inutiles ou même nuisibles. Les asbl Touche Pas à Ma Campagne (TPMC) à Andenne et RAMUR à Namur, pointées du doigt par Monsieur Eerdekens, font partie de ce réseau.

Ces collectifs ont remporté des dizaines de victoires ces dernières années, bloquant temporairement ou définitivement de tels projets (via des refus de permis par les communes ou la Région ou via des abandons de projets par leurs promoteurs), obtenant même parfois la mise en place de projets alternatifs par les communes concernées. De nombreux bourgmestres (qui se font sans doute une autre idée que Monsieur Eerdekens de l’intérêt général et de leurs responsabilités propres) ont été amenés à considérer ces collectifs comme des interlocuteurs valables et à débattre, voire même à travailler, avec eux. Les représentants de ces collectifs, tout comme les porte-paroles d’Occupons le Terrain, sont régulièrement invités à donner leurs points de vue dans les médias, qu’ils soient publics ou privés, locaux ou nationaux, audiovisuels ou écrits.

Par ailleurs, la Charte d’Occupons le Terrain (document à signer pour adhérer au réseau) stipule que « nous reconnaissons la diversité et la complémentarité des différents niveaux d’engagement et des modes d’action des personnes et collectifs, en ce compris la désobéissance civile pour autant qu’elle ne porte pas atteinte à l’intégrité physique des personnes ». Difficile dans ces conditions de présenter OLT et les collectifs qui en sont membres comme des « activistes dangereux », ce qui ne peut s’interpréter que comme des individus violents voire des casseurs décidés à faire couler le sang !

Quant au passage sur la Sûreté de l’Etat, il est important de noter que celle-ci ne dévoile jamais la liste des associations mises sous surveillance ni les évaluations concernant celles-ci, ces données étant confidentielles.

Dès lors, soit Monsieur Eerdekens a reçu des informations par une indiscrétion de la part d’un membre de la Sûreté et il était tenu au même devoir de réserve que la Sûreté elle-même. Soit, plus vraisemblablement, les dires de Monsieur Eerdekens sont de purs propos diffamatoires livrés dans la presse dans l’intention de nuire et de discréditer les opposants à ses projets.

Dans les deux cas de figure, nous ne pouvons que conseiller à Monsieur Eerdekens d’arrêter de dénigrer et d’intimider les personnes qui osent le contredire et d’enfin ouvrir un débat public digne de ce nom avec le collectif Touche Pas à Ma Campagne et les nombreux habitants qui contestent ses projets d’aménagement du site de la Plaine d’Anton.