France, Notre-Dame-des-Landes, ZAD.

France, Notre-Dame-des-Landes, ZAD.

 Après la manifestation nantaise d’hier, c’est aujourd’hui le jour de la charpente et des bâtons. Plus de 10.000 personnes se sont donné rendez-vous sur la ZAD pour entamer la reconstruction, malgré les barrages policiers entravant la circulation aux abords de la ZAD et dans le site. Une grande partie de ces personnes venaient rechercher leurs bâtons, enfouis dans la terre de la ferme de Bellevue le 8 octobre 2016 sous le serment de venir les en sortir dès que la situation le requérerait. C’est le cas aujourd’hui et les prêteurs de serment sont revenus, offrant une « scène magique, comme sortie d’un dessin animé de Miyazaki ». Une immense foule s’étire alors, suivant une charpente que des menuisiers de la ZAD et d’ailleurs ont reconstruites dans le hangar de l’Avenir situé sur les terrains de la même ferme de Bellevue et destiné à devenir la menuiserie de la ZAD. Cette charpente « glisse au-dessus des hautes herbes, dans les champs du bocage nantais. Elle traverse talus, fossés, et marécages. Elle est soulevée par une marée humaine, qui se faufile entre les innombrables barrages de gendarmes, qui assistent, impuissants, à distance, à l’ingéniosité de la ZAD ». Elle est destinée au site du Gourbi. Cet endroit, reconnaissable jusque-là à son dôme géodésique de terre, de paille et de métal était un espace dédié au commun où se tenaient notamment le « non-marché » et les assemblées. Il a été l’un des premiers visés par les opérations policières du début de la semaine et a été totalement détruit par les tractopelles. Cette procession devient bien vite un enjeu et les forces de l’ordre font mouvement afin d’empêcher cette progression. « Après un long face à face, ponctué de percussions métalliques sur les taules des barricades, la future cabane passe finalement sous la forêt, à l’écart du champ, contournant les barrages. Un bûcheron ouvre les haies et guide le cortège, de plus en plus dense. La suite de cette après-midi a le goût du gaz lacrymogène. A l’endroit du barrage de gendarmerie, des affrontements ont lieu pendant des heures. Très violents. Les détonations de grenades, de plus en plus rapprochées, font trembler les corps, et soulèvent des mottes de terre à plusieurs mètres de haut. Une charge massive avec le blindé est accompagnée d’un bombardement intensif des manifestants par des dizaines de grenades explosives envoyées en rafales et des tirs de balles en caoutchouc, le tout dans une saturation totale de gaz ». La charpente arrive finalement dans le champ de la Wardine où elle est déposée momentanément. Puis profitant de la nuit tombante, les porteurs, dans un dernier effort, arrivent au Gourbi. La journée se termine en apothéose pour les zadistes.

Une très belle relation de cette journée est trouvable ici https://twitter.com/nantes_revoltee/status/985807516784381953 et c’est ici que l’on pourra lire l’explication de l’action et de l’histoire du Gourbi : http://www.millebabords.org/spip.php?article31652 et on prendra évidemment aussi attention à http://zad.nadir.org/ , le site des voix du mouvement d’occupation, un site précieux depuis bien longtemps.