Il faut sauver l’Observatoire de Cointe à Liège !

Il faut sauver l’Observatoire de Cointe à Liège !

L’observatoire de Cointe est un lieu bien connu des Liégeoises et des Liégeois, même s’il leur est devenu très peu accessible. Il est emblématique d’une période de développement intense de l’Université de Liège, à la fin du XIXe siècle. Sa silhouette de briques et de pierres s’est imposée dans le paysage liégeois. Pourtant, il est aujourd’hui en grand danger.

La Région wallonne, une propriétaire peu attentionnée

Après avoir été occupé pendant plus d’un siècle par l’Institut d’Astrophysique et de Géophysique de l’Université de Liège, l’Observatoire de Cointe a été désaffecté en 2002 et vendu à la Région Wallonne, qui s’était engagée à y installer le Service Régional des Fouilles Archéologiques, conformément à la vocation scientifique du lieu. Mais, faute d’investissements, ce projet n’a jamais été mené à bien et la Région a laissé le bâtiment se dégrader. 

En 2020, la Région a annoncé vouloir vendre l’ensemble des bâtiments sans que cette volonté se concrétise immédiatement. L’année suivante, le ministre du Budget Jean-Luc Crucke a même annoncé le développement d’un projet sur le site de l’Observatoire de Cointe, plutôt qu’une vente pure et simple. “S’il y avait encore un risque à cet égard-là, on peut totalement l’écarter” précisait le ministre, qui privilégiait un partenariat avec le secteur privé et l’élaboration de projets associatifs et scientifiques avec une possibilité de construire sur la zone mitoyenne de la parcelle.

Mais l’espoir n’a pas duré longtemps. En 2022, son successeur, Adrien Dolimont, a jugé que les projets ébauchés notamment par les étudiants en architecture de l’université de Liège étaient trop chers à financer et donc irréalisables et décidé d’organiser la vente des bâtiments pour un prix minimal de 950.000 euros.

Un patrimoine exceptionnel

Or beaucoup à Liège aimeraient préserver cet observatoire construit par l’architecte Lambert Noppius en 1881, reflet mémoriel d’une importante expansion de l’Université de Liège à la fin du 19è siècle. Il est en effet “l’un des rares témoins de sa typologie et intègre des instruments scientifiques exceptionnels, qui font corps avec le bâtiment, dont une lunette méridienne. Son intérêt patrimonial et scientifique est désormais largement reconnu“, soulignent cinq associations qui se sont unies pour préserver ce patrimoine, à savoir la Société astronomique de Liège, la faculté d’architecture de l’ULiège, les Amis de l’Université de Liège, la Société libre d’Émulation et l’asbl urbAgora. 

Le classement intervenu en juin 2020, de la partie remontant au XIXe siècle et transformée à plusieurs reprises au cours du XXe siècle, inclut un périmètre de protection. Les cinq associations plaident également pour une extension du classement à l’aile moderniste du bâtiment et au parc “témoin de l’architecture moderniste liégeoise, datant de 1959”.

Un moratoire et une Fondation

Concrètement, elles proposent le maintien du lieu dans le giron public en créant une Fondation d’utilité publique qui serait placée sous le parrainage conjoint de la Ville de Liège et de l’Université de Liège afin de reprendre le bâtiment et d’y créer un lieu de rencontre entre arts et sciences (sur un modèle qu’on retrouve fréquemment dans le monde universitaire anglo-saxon, incluant des espaces de résidence à destination de chercheurs et d’artistes, mais aussi la possibilité d’y organiser des séminaires, des expositions, des conférences,…) et un espace dédié à l’accueil de classes scientifiques, permettant d’héberger deux ou trois groupes scolaires dans de bonnes conditions.

Budget estimé: 10 millions d’euros pour restaurer le bâtiment, plus 2 ou 3 millions pour la construction d’un volume annexe dédié à l’accueil des groupes scolaires. A répartir entre la Région, la Province et la Ville… mais aussi  – et pour commencer – une levée de fonds citoyenne estimée au départ à 1,5 million.

Pour rendre ce scénario possible, nous demandons au gouvernement wallon d’accorder au projet une période de grâce de six mois, au cours de laquelle serait notamment menée à bien la levée de fonds — laquelle, en cas de succès, ouvrirait la voie à la sauvegarde du site“, formulent les porteurs du projet.

Pour une histoire complète et détaillée de l’Observatoire, voir ICI sur le site de la Société d’Astronomie de Liège