Andenne – Citoyens inquiets, collectif en action et bourgmestre pas content !
La campagne d’information lancée par le collectif « Touche Pas à Ma Campagne » sur le projet d’ « aménagement » du site de La Plaine d’Anton (connu de tous les habitants de la commune sous le nom de Ma campagne) fait de plus en plus de bruit à Andenne. Les tracts circulent, les affiches fleurissent aux fenêtres, la presse y fait écho régulièrement,…
C’est que ce projet n’est pas de la petite bière. Il prévoit d’urbaniser complètement un site de 49 hectares (soit l’équivalent de la superficie du centre de la ville d’Andenne) en y construisant, par phases successives, un centre administratif, une caserne de pompiers, des magasins,… et des immeubles destinés à contenir pas moins de 920 logements.
Le bourgmestre d’Andenne, Claude Eerdekens, bourgmestre au pouvoir quasi sans interruption depuis… 1977 et qui porte depuis 40 ans ce projet avec autant d’amour et de détermination que la Sainte Vierge portant l’enfant Jésus sur les statues des églises, en a pris ombrage. Il a donc publié un éditorial dans le Bulletin communal d’Andenne de novembre/décembre 2023.
Il serait exagéré de dire qu’il porte dans son coeur les citoyens qui ne partagent pas son enthousiasme pour son projet. Il les décrit ainsi comme « des citoyens qui ont le bonheur d’avoir une maison, nous en sommes très heureux pour eux, ne veulent pas de voisin, alors que le terrain à côté ou en face est un terrain à bâtir ». Ce faisant, il cherche évidemment à réduire les opposants à un groupe d’égoïstes et à déconsidérer leurs arguments. Ce qui lui permet ensuite de se poser en (unique) défenseur du bien commun et de l’intérêt collectif, qui exigeraient l’urbanisation résolue de la Plaine d’Anton au nom du logement pour les jeunes et du développement impétueux de la commune dans les décennies à venir.
Le collectif lui a répondu par voie de presse en expliquant que l’asbl qu’il a constituée regroupe aujourd’hui des dizaines de membres (riverains du site mais aussi habitants d’autres quartiers d‘Andenne) et que sa page Facebook est suivie aujourd’hui par près de 450 personnes. Il est donc difficile de réduire ce mouvement à une poussée d’égoïsme d’un petit groupe de possédants.
Les membres du collectif ne sont pas convaincus par la succession d’affirmations justifiant le projet par les besoins en logement, au vu de la multiplication de permis déjà accordés à des projets immobiliers en dehors du site d’Anton et surtout par le nombres de logements, anciens et récents, restant vides aujourd’hui. Par contre, ils s’inquiètent – et, avec eux, un nombre grandissant d’Andennais – des conséquences négatives qu’auraient la disparition d’une zone riche en diversité biologique, de bois et de terres agricoles ayant un riche potentiel, de lieux de promenade, et qui sert de tampon lors des fortes pluies et des inondations.
Le collectif estime à raison qu’un projet de cette ampleur mériterait une concertation citoyenne (absente depuis le début). Et, faute de démarche de la commune en ce sens, il a donc lancé sa propre campagne d’information.
C’est ainsi que ce 9 février a eu lieu une réunion d’information citoyenne qui a réuni plus de 110 participants. Riverains du site et habitants d’Andenne, commerçants locaux et amoureux du patrimoine naturel, défenseurs d’une agriculture de qualité, représentants de collectifs et d’associations (Comité de Défense d’Andenne, Occupons Le Terrain), représentants de la majorité et de l’opposition, tous les participants étaient là pour mieux comprendre ce projet qui inquiète et interroge les Andennais.
Cette réunion a permis de présenter le projet du Schéma d’Orientation Locale (SOL) de la Plaine d’Anton de façon claire et objective, et également de soulever les multiples interrogations et critiques face à ce projet démesuré.
Une incontestable réussite pour le collectif et un bel encouragement pour développer son travail d’information et de mobilisation.
Si vous voulez en savoir plus, vous trouverez ICI la présentation faite lors de la réunion.
