A Mont-Saint-Guibert, le projet de lotissement « Jaurdinia » mobilise de nombreux riverains

A Mont-Saint-Guibert, le projet de lotissement « Jaurdinia » mobilise de nombreux riverains

Jaurdinia, c’est le nom d’un projet de construction de 120 logements dans le hameau de Beaurieux, à proximité d’Ottignies-Louvain-la-Neuve. Plus précisément « Green Business Park Jaurdinia » comme le promoteur l’a baptisé. Green comme… Green WASHING, le sport favori de la plupart des promoteurs immobiliers, qui surfent sur la vague climatique en imaginant ainsi parvenir à leurrer les citoyens ! 

 Le collectif Ferdelance dénonce un projet qui menace 14 ha d’espaces verts et agricoles formant une zone naturelle qui permet de gérer les eaux de ruissellement et qui contribue à maintenir la biodiversité dans une région de plus en plus marquée par le bétonnage et les lotissements.

Le collectif défend un projet alternatif pour ce site, basé sur des activités agricoles et d’élevage et la création de zones de maraîchage et de vergers.

 

Une enquête publique et un appel à la solidarité

Une enquête publique est en cours, qui se termine le 22 juin. 3 lettres-types ainsi qu’une liste d’arguments est mise à disposition de toute personne qui souhaite manifester son opposition à ce projet. Elles peuvent être téléchargées ici.

Le collectif a organisé une réunion d’information le 1er juin, à laquelle étaient invités les 165 sympathisants interpellés par le projet.

A cette occasion, de multiples observations critiques sur le projet de lotissement ont été émises et se résument comme suit, pour les plus curieux d’entre vous :

    • Une procédure chaotique de consultation des habitants (des affichages incomplets ; plusieurs réunions virtuelles et présentielles ; un dossier complexifié à souhait) susceptible de les induire en erreur ;
    • Une référence à un Schéma d’aménagement qui remonte à plus de 30 ans (1993)  qui ne tient nullement compte de toutes les évolutions des dernières années notamment sur le plan de l’habitat et de la mobilité dans la région ;
    • Un demandeur dont les actes d’acquisition de propriété ne relèvent pas l’existence d’un bail à ferme sur une bonne partie des terrains ;
    • Une demande qui ne retient qu’un seul objectif (« construire »)  alors que d’autres options, en particulier des activités agricoles ou de protection de la biodiversité, mériteraient considération ; plus précisément une demande qui nie d’une part l’existence d’une exploitation agricole sur une bonne partie des terrains et qui , d’autre-part, ne tient pas compte du rôle de zone tampon entre l’industriel, le résidentiel et la nature ;
    • Une étude d’incidence de 420 pages qui jette beaucoup de « poudre aux yeux », mais qui comporte de multiples lacunes et n’intègre pas les objectifs politiques en faveur de la ruralité (PCDR)  et contre l’artificialisation des sols (STOP Béton) ;
    • Un projet de constructions (maisons unifamiliales) sans originalité ni correspondance avec le contexte du bâti environnant ;
    • Un projet de lotissement :
      • aux impacts paysagers désastreux ;
      • Entièrement basé sur l’utilisation de la voiture et non sur la mobilité douce et le recours aux transports en commun ;
      • Qui va générer un trafic automobile supplémentaire sur des voiries déjà proches de la saturation (rue des Sablières, rue du Ruchaux, rue Fossé des Vaux et autres dessertes locales) ;
      • Qui va générer une importante imperméabilisation des sols ( de l’ordre de 30% des 14Ha)  avec de graves risques d’inondation ;
      • Qui va poser des problèmes de protection de la nappe phréatique ainsi que d’écoulement des eaux ;
      • Qui va nuire à la biodiversité et notamment au rôle que la zone en question joue en termes de liaisons écologiques ;
      • Qui ne tient pas compte de la présence d’espèces rares ( jacinthes bleues) qui justifieraient un statut de réserve naturelle à certains endroits ;
      • Qui va détruire une série d’arbres de grande valeur (sinon« remarquables »)  et sans garanties réelles de compensation ;
    • Une étude d’incidences :
      • Qui formule d’excellentes recommandations pour la gestion des espaces verts mais dont on peut douter des garanties d’application ;
      • Qui se base sur des données de population non représentatives pour le cas d’espèce ;
      • Qui manque d’étudier la typologie de l’habitat local ;
      • Qui envisage l’emploi uniquement sous l’angle du secteur tertiaire lié au Business Parc ;
      • Lacunaire du point de vue de l’impact sur les commerces et sur les structures sociales ( crèches, écoles, loisirs,…) ;
      • Qui se limite, du point de vue agricole, à constater « une faible perte de parcelle » ;
      • Qui rejette le principe de construction d’un rond-point là où le trafic déjà dense va s’accroitre considérablement avec de grands risques d’accident ;
      • Qui ne tient pas compte du trafic que va générer le parc semi-industriel adjacent (Business Parc Jaurdinia) lorsqu’il sera en pleine exploitation ;
      • Qui sur tous les aspects thématiques ( y compris air, énergie, climat, bruit, déchets, santé , sécurité, voiries,…) admet des impacts négatifs mais les déclare – sans guère de preuve –  faibles, ou encore les considère comme ne pouvant qu’aggraver légèrement une situation déjà déplorabl

En outre, cette réunion fut l’occasion d’entendre Didier Ryckbosch, exploitant agricole sur les terres visées par le projet Jaurdinia, quant au différend juridique qui l’oppose aux promoteurs du projet. Il évoqua également les problèmes d’inondation de 2021 et les dangers accrus avec ce lotissement de voir les eaux dévalés vers le bas de Beaurieux et Mons-St-Guibert !