NON aux routes Pairi Daiza

NON aux routes Pairi Daiza

Le collectif n’a pas vocation à s’attaquer au parc Pairi Daiza mais à la construction d’une route qui va bouleverser toute une région. Il entend faciliter les réunions d’habitants et d’agriculteurs concernés, faciliter les échanges d’idées entre eux, et se mobiliser pour la nature, la biodiversité, la faune sauvage, les zones de refuge, et la qualité de vie qui est la leur aujourd’hui.

Date de création : février 2023

Statut juridique : association de fait

Localisation : Communes de Silly, Brugelette, Lens, Ath (Hainaut)

Description du contexte : L’implantation du parc Pairi Daiza et surtout sa croissance exponentielle, avec une mobilité qui se fait quasi exclusivement en voiture, pose des problèmes, tant au niveau local (respect des autres fonctions du territoire – habitat, agriculture, patrimoine et nature « locale » et intégration du parc dans l’environnement) que global (pollution de l’air, réduction des émissions de gaz à effet de serre, pollution des eaux, emprises sur les terres et bétonnage de surfaces autrefois agricoles).
En matière de mobilité, la solution promue par la Région et le parc d’attractions semble être encore et toujours la construction de nouvelles routes d’accès et plus de place aux voitures sans développer et rendre effectives des alternatives réelles à celle-ci.

Un nouveau projet de route vers l’accès Nord du parc Pairi Daiza vient de voir le jour : un tracé grossier et précipité sur une carte, aucune étude ni aucun plan n’ont été proposés.

Cette nouvelle route partirait de la N57 pour emprunter le chemin de Silly, de là un By-pass serait créé à travers champs qui rejoindrait la N523 à la hauteur de la rue Haute à Gondregnies. Le tracé utiliserait ensuite la N523 existante jusqu’à peu près face au chemin de l’Arcamps pour couper à travers champs et construire une nouvelle route le long du bois de la Provision, et enfin longerait le chemin Royal au nord du parc pour rejoindre celui-ci.

Nous considérons que c’est une menace pour notre région, notre agriculture et notre écosystème. « Non à la route Pairi Daiza » lutte contre la construction de nouveaux tronçons routiers et pour un développement durable et participatif. Ce groupe de citoyens veut préserver le caractère rural et agricole de la région et exige que la mobilité soit réfléchie, étudiée et développée en toute transparence, dans l’intérêt de toutes et tous, en respectant l’environnement et la démocratie.

Nous revendiquons les points suivants :

1. La Mobilité, le climat et la durabilité environnementale

Les citoyens s’interrogent de l’absence d’étude d’incidence complète sur l’environnement, concernant les projets de route et de développement du parc Pairi Daiza (hôtellerie, nouveaux parkings, nouveaux mondes – les millions de visiteurs croissants).

Il n’y a pas eu non plus d’étude de mobilité globale actuelle sur la région. Pour ceux qui vivent dans les communes voisines du parc, le tracé proposé par les autorités politiques et le parc ne prend pas en compte la globalité des problèmes de mobilité et néglige certains flux, certaines données. L’augmentation prévue du nombre de visiteurs, couplée à l’appel d’air que les nouvelles routes provoquent sur le trafic routier local et au fait que les GPS continueront à amener les visiteurs sur les routes secondaires, font craindre qu’une route supplémentaire renforce le problème de densité du trafic plutôt que de l’atténuer

Des citoyens considèrent que le projet de nouvelle route porte atteinte au cadre de vie et à la faune et la flore de leur région rurale.

L’exclusivité au mode de transport : voiture, témoigne d’un manque de vision politique sur le long terme, qu’imposent pourtant les défis climatiques et environnementaux. Tous les gouvernements s’entendent sur le fait qu’il est temps de faire face à l’urgence de la crise climatique et environnementale. Les 195 pays signataires des accords de Paris demandent à chacun de faire des efforts notamment de réduire les émissions de gaz à effet de serre ; limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels d’ici la fin de ce siècle ; nous adapter aux effets inévitables des changements climatiques ; lutter contre la dégradation de l’environnement ; mettre fin à la perte de biodiversité ; et arrêter de creuser les inégalités.

Le développement promu par la région est basé essentiellement sur la hausse du trafic routier (voitures et camions), qui augmente les rejets de gaz à effet de serre et de particules fines dans l’air. Des alternatives à la voiture sont à développer pour accéder au parc de loisir.

Une gare SNCB se trouve déjà à proximité immédiate du parc.

Un parking avec panneau solaire pourrait accueillir des navettes de bus électriques reliant les différentes gares des communes avoisinantes, même un système de téléphérique survolant le parc a été cité.

2. Argent public

15 millions d’Euros ! Le montant estimé pour la construction de cette route qui n’a pour objectif qu’une circulation de et vers Pairi Daiza, elle n’a pas d’autres vocations qu’une circulation à but Privatif vers le parc, Par contre l’investissement de celle-ci est public, chacun des citoyens paiera pour sa construction.

3. Morcellement des terre agricoles

Où est donc le respect du caractère rural et agricole de notre région ? Ce ne sont pas moins de 35 Ha de bonnes terres agricoles nourricières qui vont être sacrifiés au bétonnage. L’agriculteur va se voir exproprié d’une grande partie de son/ses champs, ne lui laissant que quelques ares voire rien comme outils de travail. Des terres disparaissent chaque année (urbanisation, extension de zonings, routes…) alors que nous vivons dans un pays caractérisé par un réseau routier parmi les plus denses d’Europe (et le moins entretenu).

Pourquoi ne pas utiliser des voiries existantes et créer des aménagements empêchant le trafic de transit de traverser les villages ?

4. Protection de la nature (biodiversité)

Est-il encore concevable à notre époque, dans un contexte de réchauffement climatique et d’effondrement de la biodiversité planétaire, d’encourager un tourisme de masse à l’heure où l’on prône la décroissance ou du moins la sobriété ?

Est-il acceptable de détruire des habitats naturels ou semi-naturels et par conséquent les espèces indigènes qui y vivent, afin d’admirer des espèces exotiques dans un milieu artificiel ?

La fragmentation des habitats est une des causes principales de l’effondrement de la biodiversité à l’échelle mondiale. La faune des plaines déjà fragilisée par l’urbanisation, certaines pratiques agricoles et cynégétiques, va en payer le prix fort. Notamment la perdrix grise ou encore le vanneau huppé, espèces en danger et sur liste rouge.

D’après les plans dont nous disposons actuellement, le tracé de la route passerait en lisière du bois de la Provision (un des seuls massifs forestiers de la région). Les lisières représentent, pour la faune, l’interface entre le milieu fermé et le milieu ouvert. Certaines espèces, comme les chauves-souris ou les rapaces nocturnes, utilisent les lisières comme zones de chasse.

Une route représente déjà une barrière physique infranchissable pour certaines espèces. L’éclairage artificiel qui l’accompagne inévitablement est une nuisance supplémentaire.

Qu’en sera-t-il des accidents de la route impliquant des espèces comme le chevreuil ou le sanglier ?

Le nombre d’animaux tués chaque année (tous groupes confondus) est équivalant, environ, à la population belge.

Une piste cyclable est également prévue – en hauteur, sur une butte artificielle afin d’éviter les coûts de l’évacuation des terres – à proximité d’un cours d’eau dans une zone de crue naturelle. Nous pouvons aisément imaginer les conséquences que pourrait engendrer l’artificialisation des berges en termes d’inondations.

5. Boucle du Hainaut

La construction de cette route ouvrirait l’opportunité de l’implantation de cette LTHT le long de celle-ci.

 

Projet alternatif :
Le Collectif « NON aux routes Pairi Daiza » demande une réelle et complète étude d’incidences sur l’environnement, intégrant des mesures pour respecter l’environnement (épuration des eaux, gestion des déchets, consommation de ressources, emprise sur les terres, espèces protégés…) et une étude complète des solutions de mobilité, ainsi qu’un plan de mobilité sur toute la région.

Le collectif souhaite un plan secondaire alternatif à la voiture, la réduction du trafic routier, une preuve de la préoccupation de l’environnement en privilégiant au maximum des réseaux de mobilités douce.

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