Soulèvements de la Terre: ce qui repousse partout ne peut être dissous!

Soulèvements de la Terre: ce qui repousse partout ne peut être dissous!

Un peu partout en Europe, la répression à l’encontre des mouvements environnementaux et sociaux se durcit. En Allemagne, l’évacuation de la ZAD de Lutzerath, qui constituait le dernier rempart contre l’extension d’une mine de charbon, a été accompagnée de violences policières. Au Royaume-Uni, la nouvelle loi sur le maintien de l’ordre porte atteinte à la liberté d’expression et de manifestation.

En France, après une répression violente des manifestations contre les méga-bassines à Sainte-Soline, le président français Emmanuel Macron a annoncé ce mercredi 21 juin la dissolution des Soulèvements de la Terre, un mouvement qui se mobilise pour défendre les territoires et le Vivant contre leur exploitation effrénée par une logique capitaliste poussée à l’extrême. Cette dissolution est en partie symbolique car un mouvement sans statut juridique, s’appuyant sur 150 comités locaux et bénéficiant du soutien de dizaines de mouvements et syndicats et de plus de 100.000 déclarations individuelles de solidarité ne peut pas être dissous d’une simple parole. Des actions de soutien sont d’ailleurs menées un peu partout en France et en Belgique en ce moment même. Cependant, cette décision n’est pas sans conséquence puisque toute personne qui se réclame des Soulèvements de la Terre s’expose à des sanctions pouvant aller jusqu’à 45000 euros d’amende et 3 ans de prison (peines disproportionnées par rapport aux actions menées qui sont, nous tenons à le rappeler, non violentes). Plusieurs leaders du mouvement ont d’ailleurs déjà été arrêtés. Nous tenons à témoigner toute notre solidarité avec les Soulèvements de la Terre et notre soutien aux personnes arrêtées. Nous vous tiendrons au courant des actions qui s’organisent en France et ailleurs (vous pouvez entretemps suivre l’actualité concernant les Soulèvements sur l’excellent site français Reporterre.

 

L’inquiétude est grande parmi les militant·e·s belges de voir notre pays s’inspirer des dérives aux relents totalitaires dans lesquelles la France s’engouffre aujourd’hui sans vergogne, d’autant plus que chez nous aussi, la répression se durcit petit à petit. 14 militants de Greenpeace sont en procès actuellement pour avoir occupé un terminal gazier pendant quelques heures. Au niveau local, il devient de plus en plus compliqué dans certaines communes d’obtenir des autorisations de manifester, surtout lorsque le point de vue qu’on défend diverge de celui des pouvoirs communaux.

Le projet de loi du ministre Van Quickenborne propose une nouvelle sanction pénale d’interdiction de manifester pour lutter contre les « casseurs ». Cependant, cette mesure, trop large, pourrait viser des manifestants pacifiques sans effet réel sur les casseurs. Le gouvernement souhaite adopter cette loi rapidement, ce qui soulève des interrogations sur ses véritables objectifs. Nous estimons que cela remet en question la démocratie et pourrait conduire à des pratiques policières incompatibles avec le respect des droits individuels.

Les amendements proposés ne sont pas suffisants pour répondre aux préoccupations soulevées et ne démontrent pas la nécessité de restreindre le droit fondamental à la liberté de manifestation.

Faut-il aussi rappeler que la Justice dispose déjà de tous les outils pour condamner les personnes qui ont commis des faits répréhensibles? Il s’agit donc bien ici d’une peine complémentaire pour les militant·e·s  !

Ce projet de loi représente un danger pour la démocratie et doit être abandonné ! Il est important d’interpeller nos députés pour leur demander de mettre fin à ce projet antidémocratique.

A tous les dirigeants, ici et ailleurs, qui traitent les militants et militantes comme des terroristes, nous voulons faire passer le message suivant: défendre l’avenir de notre planète n’est pas un crime. Ce qui est criminel, c’est l’inaction face à l’urgence environnementale à laquelle nous sommes confrontés. Vous pensez être à l’abri des crises car vous avez atteint le sommet de l’échelle sociale, mais si la planète devient inhabitable, l’argent ne vous sauvera pas. Alors plutôt que de réprimer les militants et militantes, écoutez-les! C’est aussi votre avenir et celui de vos enfants qui est en jeu!

Comme le disent si bien les Soulèvements de la Terre, nous sommes le Vivant qui se défend!