Des villas à 500 000 € pour remplacer des prairies?

Des villas à 500 000 € pour remplacer des prairies?

Tandis qu’à Fy un lotissement « classique » menace terres agricoles et espaces verts, dans le village voisin de Hoyemont, c’est un projet de lotissement de «villas de résidence secondaire » qui pointe son nez… avec les mêmes conséquences évidemment.

Hoyemont est un petit village de la commune de Comblain-au-Pont, une commune rurale de la banlieue liégeoise. En 2022, un promoteur flamand –  Vergauwen Estates  – y a acheté un terrain de camping qui était à l’abandon depuis une dizaine d’années. Rien n’a troublé la quiétude du lieu jusqu’à il y a quelques mois, quand il a rendu public son futur projet : construire 25 villas de standing sur ce terrain.

Le hic, c’est que l’endroit est situé en zone de loisirs au Plan de Secteur, ce qui interdit de se domicilier dans une maison située dans cette zone (c’est donc raté pour un lotissement classique). Mais cela n’interdit visiblement pas d’y bâtir des secondes résidences, les propriétaires restant domiciliés ailleurs. Et des secondes résidences de luxe, vu les divers aménagements prévus : maisons en pierre et bois, bâtiment d’accueil, parking de 60 places, sentier carrossable privé, zone récréative avec emplacements sportifs et ludiques et plans d’eau…

Ici aussi, un collectif a vu le jour pour s’opposer à ce projet. Et ici aussi, les arguments sont évidents : consommation frénétique des sols pour des maisons 4 façades luxueuses, imperméabilisation des sols entraînant érosion et appauvrissement des sols et risques de ruissellement et d’inondation, perte d’habitats naturels et de biodiversité, consommation pharaonique de ressources,…

Premiers pas

Le processus n’en est encore qu’à ses premiers pas. Une réunion d’information publique (RIP) a été organisée par le promoteur le 19 septembre. La centaine de personnes venues écouter ses explications n’ont guère été convaincues par ce projet qui n’a rien d’écologique et encore moins de social ! Et il n’a surtout rien de transparent. La parcelle concernée fait une superficie de 6,7 hectares ; or, le projet présenté ne concerne que 3 hectares. Que deviendra l’autre moitié ? On peut penser que le promoteur ne s’arrêtera pas en si « bon » chemin et que des projets pour l’autre moitié du site pourraient bien apparaitre, une fois la transformation de la première partie acquise.

Cette RIP ouvre une période d’enquête publique qui dure jusqu’au 4 octobre et doit permettre de collecter un maximum de questions et de remarques sur le projet tel qu’il a été présenté. Ensuite un bureau d’études examinera ces questions et procèdera à une Etude des Incidences environnementales. Cette étude devra être prise en compte par le promoteur qui modifiera son projet en fonction des conclusions et recommandations de cette étude. Il pourra alors introduire une demande de permis qui fera l’objet d’une enquête publique, sans doute au printemps prochain.

De son côté, le collectif compte bien poursuivre la mobilisation contre ce projet. Des stickers devraient bientôt être disponibles pour décorer voitures, boîtes aux lettres, etc. Pas d’hibernation en vue donc dans les prairies et les espaces verts de Hoyemont!

Le site internet du collectif : https://hoyemont.be/

La page Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100090377762535&locale=fr_FR