Bleu et Turquoise sont dans un bateau… A nous de sauver le lac !

Bleu et Turquoise sont dans un bateau… A nous de sauver le lac !

Les urnes ont parlé, les médias et les partis ont abondamment commenté et les changements politiques s’annoncent importants (et sans doute brutaux).

OLT n’est ni un parti ni un media, ni un centre d’analyse social et politique. Notre job n’est pas de produire dans l’urgence une Xe nouvelle analyse d’ensemble de l’évolution de la Belgique. Ce qui ne nous empêchera pas de réfléchir le plus sérieusement possible à ce que la nouvelle configuration politique du pays (et de la Région wallonne en particulier) aura comme conséquences.

Mais il semble d’ores et déjà évident que, pour les combats que nous menons et les revendications que nous portons (avec les collectifs et les associations qui adhèrent à notre réseau et les divers mouvements avec qui nous collaborons), « l’après 9 juin » risque d’être plus difficile encore que « l’avant 9 juin ».

En matière d’aménagement du territoire, la nouvelle coalition MR-Engagés regroupe les partis qui, tant dans leurs programmes électoraux que dans leurs actes ces dernières années, se sont affirmés comme les plus hostiles à notre revendication de « Stop Béton maintenant ! » via une modification en profondeur du Plan de Secteur.

Ce sont aussi les bourgmestres et les majorités MR et Engagés des communes rurales qui ont mené la fronde en 2023 contre les dispositions – pourtant bien peu radicales – du Schéma de Développement territorial qui visait à orienter la création de logements vers les centres des villes et les communes et à freiner l’étalement urbain. La rengaine persistante qui émergeait de leurs prise de position était le bon vieux « Respectez notre autonomie communale, laissez nous urbaniser là où nous le voulons, ne touchez surtout pas au droit de propriété et encore moins à la liberté des propriétaires (et des promoteurs) ». Et cette rengaine risque d’avoir encore bien plus de relais dans la nouvelle majorité que dans l’ancienne.

Sur les autres thèmes qui sont liés de près ou de loin à l’aménagement du territoire, les perspectives ne semblent pas meilleures. C’est dans ces deux partis que se sont élevées les voix qui exigeaient une réduction des mesures européennes (et wallonnes) de protection de l’environnement dans l’agriculture (même si c’était sans commune mesure avec les vociférations du Vlaams Belang sur le sujet). C’est dans ces partis qu’on trouve l’opposition la plus forte à l’encadrement (sans parler du blocage !) des loyers. Et on pourrait continuer d’allonger la liste pendant des heures.

Tout cela n’est pas vraiment réjouissant. Mais ce n’est pas une raison pour baisser les bras. D’abord parce que les crises environnementales, climatiques, sociales et démocratiques ne vont pas diminuer si les gouvernements font encore moins pour les réduire ! Et ensuite parce que, si les gouvernements ne prennent pas volontairement les mesures nécessaires, ce sera encore plus nécessaire de nous mobiliser pour qu’elles soient mises en œuvre.