Non à une ferme industrielle à saumons à Baelen
Des saumons dans la mer, c’est évident. Des saumons dans les rivières, c’est la preuve que la qualité de l’eau s’y améliore. Des saumons dans une « ferme industrielle » qui épuiserait les nappes phréatiques, c’est non. Tout simplement non !
A Baelen, dans la Communauté germanophone, la société suisse Cold Water veut implanter un élevage de saumons dans le parc industriel east park Belgium. Une forte opposition s’est levée contre ce projet.
Point de départ : Cold Water compte pomper de manière continue 50 à 100 m³ d’eau par heure dans la nappe phréatique située en dessous du lieu choisi pour l’implantation, ce qui représente une quantité d’eau phénoménale au vu de la consommation moyenne d’un ménage de 3 personnes qui est de 104 m³ par an. L’entreprise ponctionnerait quotidiennement jusqu’à 2400 m³ d’eau. Petite comparaison pour ceux à qui ces chiffres donneraient le vertige : le projet consommerait annuellement la même quantité d’eau que toute la ville d’Eupen !
Le fait de pomper une telle quantité d’eau risque d’entraîner une réduction du niveau de la nappe phréatique d’au moins 8 mètres. Or, épuiser la nappe phréatique, c’est prendre le risque d’affaissements de terrains, de non-alimentation des rivières en cas de sécheresse ou encore de ne plus fournir en eau forêts et végétaux qui vont y puiser.
Le danger est déjà bien présent aujourd’hui : la région figure parmi les zones européennes en déficit hydraulique en 2020. » En raison du réchauffement climatique, les ressources d’eau de surface qui sont également utilisées pour l’eau potable risquent de diminuer. Des climatologues estiment que d’ici la fin du siècle, les fagnes pourraient être asséchées. S’il y a une diminution de cette eau de surface, pour pouvoir assurer l’accès à l’eau potable ou pour faire des cultures, il va falloir aller chercher de l’eau dans les nappes phréatiques. Elles constituent donc un enjeu majeur à l’avenir « , a ainsi expliqué Benoît Post, opposant au projet à la télévision locale verviétoise Vedia.
Les opposants à ce projet se sont donc regroupés dans un collectif qui a pris le nom de Hot Water. Ils ont obtenu un premier succès en mars lorsque la commune de Baelen a refusé à la société Cold Water d’entamer la première phase de son projet, à travers la réalisation de forages-tests dans la nappe phréatique. Cold-Water a introduit un recours auprès de Céline Tellier, la ministre wallonne de l’environnement, dont on attend la réponse.
Pour faire entendre la voix de la population, Hot Water a lancé une pétition s’opposant au projet de pompages et de « ferme industrielle ». En quelques semaines de mobilisation, ils ont recueilli plus de 5.000 signatures !
La pression est donc forte sur la ministre Tellier. Et il serait bon qu’elle continue à monter…
Pour soutenir le collectif Hot Water et les habitants de Baelen, vous pouvez signer leur pétition en ligne.
Page Facebook du collectif : https://www.facebook.com/profile.php?id=100090923345732&locale=fr_FR
